Les quatre Impromptus op. 90 D 899 de Schubert sont connus de tous les pianistes. Qui ne s’est enivré du deuxième Impromptu en mi bémol majeur, dont les gammes conjointes “tombent” si aisément sous les doigts ? Qui n’a mis les mains sur le troisième Impromptu en sol bémol majeur, avec son noble et beau chant accompagné d’arpèges, sa chaude armure composée de six bémols suggérant à elle seule un rêve de bonheur ? Quel jeune apprenti pianiste, enfin, ne s’est peu ou prou évertué, à la manière d’un bon écolier cramponné à son porte-plume, à résoudre le problème de ces “difficiles” arpèges et des modulations hardies du dernier Impromptu en la bémol majeur, celui qui nous occupe aujourd’hui ?
Bien peu font l’économie de l’étude de ces œuvres. Elles sont à ce point célèbres que leur évocation peut sembler à première vue dénuée de toute originalité. Pourtant, lorsqu’un heureux hasard vient à nous mettre en présence d’une grande interprétation, à la fois respectueuse du texte tout en étant suffisamment inspirée, l’œuvre semble renaître, tout se passe comme si rien n’avait existé auparavant. Tout est frais, presque surprenant. Le message du compositeur nous atteint avec une absolue nouveauté, comme s’il s’agissait d’une première écoute.
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