Etait-il difficile d’être un enfant prodige dans les années 50 au Brésil ?
Je suis né dans un petit village. A la maison, il y avait un piano. Ma sœur aînée en jouait. Moi, je l’écoutais. Je me souviens vaguement de cette partie de mon enfance, un peu difficile car j’étais souvent malade. Rapidement, je me suis mis à “pianoter”, bien avant de savoir lire et écrire. Mes parents ont remarqué que j’avais un don pour le piano et ils ont décidé de me faire donner des cours. Dans les années 50, les routes du Brésil étaient rarement asphaltées et nous devions faire quatre heures de trajet en bus, c’est-à-dire huit heures aller et retour, pour prendre une leçon de piano ! Au bout de quelques cours, mon professeur a expliqué à mes parents qu’ils avaient deux solutions.La première consistait à exploiter mes dons : organiser de petites tournées et gagner rapidement et facilement un peu d’argent. Il est clair que cette expérience n’aurait pas duré très longtemps. La seconde était de nous installer à Rio de Janeiro, à l’époque la capitale, et que je débute de véritables études musicales.
Il faut préciser que cette décision concernait l’ensemble de la famille et qu’un déménagement au Brésil, dans les années 50, c’était une véritable migration : nous étions cinq enfants et j’étais le plus jeune de la “tribu”. Mon père avait en outre dix frères et sœurs ! Il était alors pharmacien. Il choisit de quitter son métier et de débuter une nouvelle carrière dans la banque. Tout ce petit monde a démarré une autre vie… Tout cela à cause de moi !
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