Bordé par l’Atlantique, le Portugal possède les plus anciennes frontières d’Europe. Elles sont fixées dès 1297 pour ne plus changer. L’image que nous avons de ce pays intègre peu l’identité d’une musique savante pour le piano. Pourtant, la musique au Portugal est une aventure qui a donné naissance à un répertoire de musique symphonique dont la grande qualité contraste avec l’“invisibilité” que connaît ce pays dans le monde musical. Comme un symbole, l’identité culturelle du pays puise son origine poétique et musicale dans ces “cancioneiros”, recueils de cantigas initiés par Dom Sancho Ier, le “Roi troubadour”. A la Renaissance, le développement de la polyphonie vocale puis les célèbres écoles d’orgue d’Evora et de Coimbra, au 16e siècle, donnent naissance au 17e siècle à ces fameux tentos, écriture complexe et polyphonique pour le clavier. Le 18e siècle, période bercée par l’or venu du Brésil, se poursuit dans une mode toute italienne pendant le règne du roi João V (1707-1750), très conforté par la présence de Domenico Scarlatti à la cour. Cette influence se retrouve dans l’œuvre abondante de Carlos Seixas (1704-1742) qui compose durant sa vie près de 700 sonates pour le clavecin. Une centaine seulement nous parvient, les manuscrits originaux ayant été engloutis lors du terrible tremblement de terre de Lisbonne en 1755.
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