Charles Koechlin, musicien indépendant
Alliance de spontanéité et de science réfléchie, la musique pour piano de Charles Koechlin (1867-1950) évoque le monde féerique de l’enfance, ou explore plutôt un univers sonore tout en arabesques.
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Alliance de spontanéité et de science réfléchie, la musique pour piano de Charles Koechlin (1867-1950) évoque le monde féerique de l’enfance, ou explore plutôt un univers sonore tout en arabesques.
Chopin garde encore, parfois, l’image d’un génie purement intuitif, charmant mais peu novateur. En réalité, il a développé, tant sur le plan contrapuntique qu’harmonique, des inventions remarquablement fortes. La puissante influence de son langage sur Debussy, et jusqu’à Messiaen, en passant par Fauré, Scriabine… fait de Chopin un maillon essentiel de l’évolution du langage musical.
La réceptivité exacerbée des compositeurs impressionnistes excelle à capter les sons épars… Michel Fleury institue comme “genre” ces phénomènes d’écriture que sont l’évocation des cloches dans la musique de piano au 19e et au début du 20e siècle. Participent à cet engouement pour “l’harmonieuse discordance” des cloches : Saint-Saëns, Liszt, Moussorgski, Debussy, Ravel, Grieg, Scott, Le Flem… Michel Fleury a toutefois exclu de son étude d’autres compositeurs comme Rachmaninov qui ne lui paraissent pas relever de l’impressionnisme.
Il y a un siècle disparaissait Brahms. Compagnon de toujours, le piano a recueilli les confidences émouvantes de ses dernières années. La profondeur d’inspiration de l’œuvre de clavier du maître allemand et sa richesse poétique vont de pair avec la perfection d’un style hautement personnel, recelant beaucoup plus d’innovations qu’il ne parut à ses contemporains. Vouée essentiellement à l’expression, cette œuvre de haute tenue est, pour l’essentiel, à la portée de tout amateur de bon niveau.
Si l’on excepte les concertos et les deux grands cycles de variations (Paganini et Haendel), la musique pour piano de Brahms n’est pas de celles qui réclament une virtuosité transcendante. A coup sûr, une brillante technique de doigts constitue ici un moindre atout que dans Chopin ou Liszt – il est rare que Brahms exige de l’interprète de monter des gammes ! En revanche, la polyphonie et le dialogue des voix intérieures doivent être mis en relief : la plupart de ces pièces sont avant tout des études de sonorité. Une grande clarté des différents plans sonores ainsi qu’une indépendance suffisante des doigts, permettant de répartir la sonorité et d’assurer la prépondérance de certaines voix, sont ici essentielles.
L’impressionnisme est essentiellement une école de peinture. Au tournant du siècle, cependant, de nombreux compositeurs ont subi son empreinte. Instrument de la résonance, le piano était plus que tout autre prédestiné à une esthétique vouée à l’illusion, au rêve et à la suggestion. Debussy, Ravel et leurs contemporains ont ainsi enrichi le répertoire d’œuvres uniques par leur beauté poétique et évocatrice.
« Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème : […] le suggérer, voilà le rêve. » Mallarmé
L’œuvre subtile et colorée de Paul Le Flem (1881-1984) compte au nombre des réussites les plus incontestables de l’impressionnisme musical. Peu nombreuses, ses pièces pour piano donneront à l’amateur de bon niveau les clefs du royaume des fées et des korrigans, avec cette éternelle inspiratrice et confidente du grand musicien breton : la mer.
Pianiste-compositeur, orientaliste, théosophe, écrivain, Cyril Scott (1879-1970) fut en son temps le compositeur britannique le plus joué sur le continent. Surnommé le “Debussy anglais”, il a laissé une œuvre abondante dont les effluves capiteux, d’une lascive saveur orientale, apparaissent aptes à provoquer l’émoi sensuel des virtuoses et des salles de concert…
York Bowen (1884-1961) fut, avec Rachmaninov, l’un des grands pianistes-compositeurs du 20e siècle. Sans rejeter le modernisme, il a su renouveler dans son œuvre la tradition romantique de Chopin.
Né en Normandie en 1869, mort en 1943, organiste et enseignant, Abel Decaux (1869-1943) a écrit dans les années 1900 un cycle pour piano précurseur de l’Ecole de Vienne.